Pour l’exemple (King & Country) est un film de procès britannique de Joseph Losey, sorti sur les écrans en 1964, d’après la nouvelle de James L. Hodson avec Dirk Bogarde et Tom Courtenay. Le film se déroule pendant la Première Guerre mondiale. Un soldat est accusé de désertion et son avocat militaire va tout faire pour le sauver du peloton d’exécution.

Ci-dessous, quelques images de l’assemblée au cours de la projection.

Compte-rendu d’Élisabeth

C’est toujours avec un immense plaisir que nous accueillons Michel Jacquet. Cette fois, il présente un film de 1964, de Joseph Losey, réalisateur américain, exilé au Royaume Uni, suite au Maccarthysme. Ce film « King & Country« , connu, en français, sous le titre ‘’Pour l’exemple’’, est tourné en noir et blanc et se déroule dans les tranchées britanniques pendant la première guerre mondiale, en 1917, près de Passchendaele, dans les Flandres L’atmosphère est pesante, glauque, il pleut en permanence, le canon tonne dans le lointain, les soldats sont épuisés et se déplacent dans la boue, les ordures et les rats.

Ce film se concentre sur le procès en cour martiale du simple soldat Arthur Hamp (joué par Tom Courtenay), accusé de désertion. C’est un jeune homme épuisé, désorienté qui s’est éloigné de sa tranchée, cherchant inconsciemment à rentrer chez lui.

Le capitaine Charles Hargreaves, joué par Dirk Bogarde, est commis d’office pour assurer sa défense. Initialement réticent et cynique, Il se retrouve confronté à l’absurdité du système militaire et des différences de classes, alors qu’il tente de sauver Hamp de la peine capitale.

Ce film sort à un moment, où, globalement, la guerre et les militaires sont vivement critiqués (Algérie, Vietnam…), l’esprit de contestation de mai 68 se développe. Losey peut ainsi se permettre une critique acerbe de la hiérarchie militaire et de la pratique de fusiller des soldats ‘’pour l’exemple’’, afin de maintenir la discipline.

C’est une œuvre puissante, sombre, ‘’plombante’’ parfois, qui vous prend ‘’aux tripes’’, et qui, en aucun cas, laisse indifférent. Elle est souvent comparée, pour son sujet, au film ‘’Les sentiers de la gloire’’ de 1957 de Stanley Kubrick qui ne paraitra en France que 18 ans après sa sortie. Il a reçu un prix à la Mostra de Venise en 1964 et plusieurs nominations, en 1965, au Royaume Uni.

En marge du film, le poème ‘In Flanders Fields’ du médecin militaire, John McCrae. https://fr.wikipedia.org/wiki/John_McCrae

Ci-dessous : extrait